Les beaux jours se prolongent ! Et comme chaque année, le bac revient pour nous faire découvrir ou redécouvrir l’ancien emplacement de « La Plage de Paris ».
Remontons le temps…
Nous sommes dans les années 1920.
A cette période, cette langue de terre de 20 ha, située sur la rive gauche appartient à Juziers. De juin à septembre, les Parisiens profitent des beaux jours pour quitter Paris en train et se rendre dans les stations balnéaires de Normandie, mais pas seulement…
En effet, depuis 1883 la ligne Paris Saint-Lazare – Le Havre marque l’arrêt à la gare d’Aubergenville-Elisabethville. Depuis plusieurs décennies, on se baigne dans l’eau verte et fraîche de la Seine. En aménageant les bords du fleuve avec du sable fin, le village devient une destination balnéaire et entend rivaliser avec ses concurrentes normandes. Très appréciée des Parisiens, la « Plage de Paris » devient un lieu de villégiature célèbre.
Les plaisanciers peuvent passer un week-end agréable en famille ou entre amis à 40 kilomètres de la capitale et profiter ainsi des infrastructures auxquelles viendront s’ajouter mini-golf, courts de tennis, cabines de bain en bois, voiliers pour de futures régates sur le fleuve et canots pour rejoindre « l’Ile Verte », autre lieu de détente.
Pour compléter ce petit paradis, « l’Ermitage » un hôtel-restaurant gastronomique de 50 chambres et un casino-théâtre seront également construits : dancing, pêche, excursions… tout était pensé pour se distraire.
Suite au krach boursier de 1929, l’engouement de la société parisienne pour la plage et le casino disparaît. Une belle piscine les remplace en 1937. Avec la seconde guerre mondiale, plus question de canotage, de danses et de réjouissances.
La rupture …
Par arrêté du 10 octobre 1953, cette partie de notre territoire de la rive gauche est rattachée en totalité à la commune d’Aubergenville.
Réouverte dans les années 50, « la Plage de Paris » ne retrouve plus ses heures de gloire d’avant-guerre. Le restaurant et la piscine ont continué leurs activités. Les dernières baignades s’arrêtent en 1976 et l’auberge ferme définitivement en 1985.
Par la suite une « Yeshiva » (école juive) s’y installe quelques années puis la bâtisse est laissée à l’abandon ; la piscine est démontée et l’hôtel muré avant d’être démoli en 2006.
Le site fut repris par Aubergenville, les berges ont été réaménagées en veillant à la préservation du biotope de la vallée de la Seine. Avec le bac qui reprend du service, c’est l’occasion, si vous ne l’avez déjà fait, d’admirer la Seine sur une portion redevenue sauvage.
De nos jours, seuls les bateaux de croisière « Paris-Rouen – Le Havre » et autres destinations fluviales comme « Honfleur, Conflans-Ste-Honorine »… séduisent de nombreux excursionnistes qui peuvent profiter nonchalamment de nos bords de Seine
Septembre 2020, Bulletin municipal de Juziers