La Seine
La Seine, qui longe au sud Juziers sur près de deux kilomètres, a joué un grand rôle économique et touristique.
Les droits de navigation et de traversée sont l’objet de donations faites aux abbés qui les rétrocèdent à des particuliers moyennant redevance. Ainsi en 1672, François Barbe laisse ses droits de passage de «Messy» (Mézy) à Rangiport au sieur Robert Latournay moyennant trente livres par an et quatre plats de poissons !
Le 19 janvier 1778, tous les anciens privilèges concédés aux nobles et au clergé sont supprimés au profit du domaine royal. Un relais pour les chevaux de halage est prévu à Rangiport en aval de Juziers. En 1792, «un octroi de navigation» destiné à l’entretien des rives est perçu six fois entre Paris et Rouen.
La machine à vapeur entraîne le dragage du fleuve qui supprime les gués comme celui de Juziers. En 1859 la traversée de la Seine se fait par un bac à voitures établi à la pointe de l’île, à la jonction du grand et du petit bras et une maison est construite pour le passeur. Le 11 novembre 1863, une traille, long filin tendu entre deux mâts, facilite la traversée.
La route
En 1575, Henri III autorise l’établissement de coches par terre et par eau. Cette diligence Paris-Rouen traversait Poissy, Triel, Meulan, Limay, Mantes… et passait donc par Juziers. Le voyage durait deux jours et demi, coûtait dix francs mais il n’y avait qu’un seul aller et retour par semaine et on couchait à Mantes.
La RD 190, parallèle à la Seine, s’est appelée successivement : grand chemin ou grande route de Paris à Cherbourg, route Royale, route de Mantes ou de Meulan à Mantes, route Impériale, nationale, Nationale 13, avenue de Paris.
François Michel Le Tellier, marquis de Louvois, accorde à un Juziérois Nicolas Marie «le Droit & faculté d’establir & tenir les Chevaux sur pieds dans l’étendu de la dite paroisse sur Hardricourt», pour la somme de 15 livres, avec un bail de six ans. Contrat signé le 22 août 1687.
A cet axe principal, il faut ajouter les chemins vicinaux et tout un réseau de sentes rurales qui relient les hameaux : le chemin vicinal ordinaire n°1 réunit Juziers à Brueil.
Le chemin de fer
Pour soulager la voie Paris-Mantes rive gauche, on veut prolonger la ligne passant par Argenteuil. Le tracé définitif arrêté en 1886 va nécessiter sur le territoire de Juziers 683 expropriations dont 13 maisons et 21 bâtiments, soit plus de dix hectares. La municipalité réclame une gare marchande afin d’écouler les produits agricoles et de réceptionner les «gadoues» de Paris. L’exploitation de la ligne débute le 1er juin 1892. Onze trains par jour assurent la liaison avec Paris en 1h 20, desservant neuf stations. Le voyageur peut choisir entre trois classes : en première il paie 7,90 F, en seconde 5,70 F et en troisième 3,70 F.
La gare est construite dans un style commun aux gares du réseau. La vapeur est remplacée par l’électricité en1967.