BABILLE Laurent Jean Babille
Chevalier de l’ordre du roi, ancien échevin de la ville de Paris achète la Sergenterie en 1759 et meurt en 1789.
BAC Ferdinand
Naît à Stuttgart en 1859. La famille Bach vit en Allemagne et séjourne fréquemment en France. Après la disparition de son père en 1870, le jeune Ferdinand entreprend en Allemagne et en France, des études littéraires, historiques et artistiques notamment avec Renan et Bastien Lepage pour la peinture. Dès l’âge de 17 ans, il voyage en Europe et fait la connaissance de Wagner à Venise. En 1880, il commence à Paris une carrière d’illustrateur et de caricaturiste ; il francise son nom en Bac. Pendant près de trente ans, ses dessins paraissent dans de nombreuses revues ; ses « petites femmes » deviennent à la mode. Il publie des livres destinés aux enfants. Dès 1892 il crée trois affiches pour Yvette Guilbert qui l’invite dans sa maison de Vaux-sur-Seine. Maurice Donnay lui ouvre souvent sa maison du Prieuré à Gaillonnet, près de Meulan.
En 1898, il découvre Juziers et achète un terrain dans les bois d’Apremont, il dessine les plans de son « Ermitage », avec son parc. Il y restera sept ans. Pour se distraire, il organise dans son Ermitage des petites comédies en faisant participer les habitants du hameau. Bac, bel homme et mondain, fréquente depuis longtemps les salons à la mode, il rencontre Proust, Cocteau, Anna de Noailles … le musicien Massenet et l’abbé Mugnier dont il devient l’ami intime.
Dans le Midi il dessine des jardins et plans de villas nés de son imagination et de ses souvenirs de voyages. Puis il réaménage les bâtiments et les jardins de la Surintendance de Compiègne et enfin, réalise son chef d’œuvre « Les Colombières » sur les hauteurs de Menton, classé monument historique en 1991. Il meurt à Compiègne le 18 novembre 1952, âgé de 93 ans.
BAROCHE Pierre Jules
Jules Baroche naît à Paris le 18 novembre 1802. Il fait de brillantes études au lycée Charlemagne. Avocat à vingt et un ans, ses débuts sont difficiles mais il s’affirme peu à peu. Il a souvent pour adversaire Claude Alphonse Delangle qu’il retrouvera en politique et même à Juziers. De son mariage avec Célestine Letellier naîtront trois enfants. Allant plaider à Mantes au printemps 1837, il remarque et achète le 24 octobre à Juziers le château de la Sergenterie. Très attaché à son village il en devient conseiller municipal en 1840 jusqu’en 1870 et s’implique dans la restauration de l’église faisant jouer ses relations.
En 1848, lorsque Louis Napoléon est élu président de la République, Baroche est nommé procureur général de Paris. 1849 marque sa réélection à la Chambre des Députés. Le 15 mai 1850 il devient ministre de l’Intérieur puis ministre des Affaires étrangères.
Sous le second Empire, il est nommé vice-président du Conseil d’Etat puis président, garde des Sceaux et ministre de la Justice et des Cultes en 1863. Il est grand croix de la Légion d’honneur. De 1869 jusqu’à la chute de l’Empire, il est sénateur et membre du Conseil privé de l’Empereur.
Le préfet du département de Seine-et-Oise le nomme maire de Juziers le 1er septembre 1870 (jour même de la défaite de Sedan), fonction qu’il n’exercera jamais. Il embarque avec sa femme pour l’Ile de Jersey, le 22 septembre. Il y décède le 29 octobre et sera finalement inhumé au Père La Chaise.
BAROCHE Ernest
Fils aîné de Jules Baroche, Ernest né en 1829, d’abord diplomate, devient chef de cabinet de son père puis maître des requêtes au Conseil d’Etat. A moins de trente deux ans, Ernest est nommé directeur du commerce extérieur et conseiller d’Etat hors sections. Suite au scandale Mires, il abandonne la politique. Il était propriétaire de terres et d’une ferme « le Clos Brayon » à Gargenville et y avait fait construire une maison, détruite lors de l’extension de la carrière Poliet et Chausson. En 1866 il fait don à la commune de Guitrancourt d’un terrain pour l’établissement d’un cimetière. Par décret du 4 août 1870, le ministre de la Guerre le nomme chef de bataillon. Il meurt héroïquement le 30 octobre de la même année à la bataille du Bourget où a été érigé à sa mémoire un grand monument. Il repose au cimetière du Père La Chaise à côté de son père.
BAROCHE Alphonse
Second fils de Jules Baroche, Jules Alphonse naît en 1833. Il fait carrière dans l’administration des finances comme receveur particulier à Mantes puis receveur général dans l’Aube enfin Trésorier payeur général à Caen.
Alphonse épouse Zoé Laure Nanquette d’origine ardennaise ; deux filles naissent de cette union : Geneviève, future madame Julien Bussson Billault et Julie qui épouse le comte Achille Treilhard. Alphonse est conseiller municipal de Juziers ; il agrandit son château de la Sergenterie. Il décède le 18 juin 1904 dans les Ardennes et lègue à sa fille Geneviève sa propriété de Juziers.
BERTIER DE SAUVIGNY
Louis-Bénigne de Bertier de Sauvigny, intendant de la Généralité de Paris, dans le cadre de la réforme de la taille, ancêtre de notre impôt sur le revenu, établit en 1786 le « Plan d’intendance de la paroisse de Juziers ». Il est l’une des premières victimes de la fureur révolutionnaire.
A Juziers le nom de Bertier de Sauvigny revit avec le comte Henry un des nombreux descendants de Louis-Bénigne. Né à Compiègne le 14 février 1901, il épouse Nicole de Bérulle fille unique de Marie Busson Billault, héritière du domaine de La Sergenterie. La destruction partielle du château lors de la Libération, sonne le glas de la présence des Bertier de Sauvigny à Juziers et par là même celle de la lignée de Jules Baroche.
BENARD ou BESNARD (1752-1825)
Nicolas Bénard est né à Paris le 26 mars 1752. Il vient s’installer à Juziers au Bourg. Sensible aux idées nouvelles, il apporte le cahier de doléances à l’assemblée de Mantes et sera en 1790 capitaine de la garde nationale de Juziers. En tant que secrétaire greffier il joue un rôle important dans sa commune : entre autres la fermeture de l’auditoire de justice et le transfert des stalles des moines à la chapelle d’Haumont. La furie révolutionnaire passée, il revient dans le giron de l’Eglise et offre un autel dédié à la « Résurrection du Christ ».
BILY Rose et LEVIEIL Louis Sept Dormant dit PAZOT
Rose Bily est née à Taden près de Dinan en 1820. Elle épouse le 9 août 1862 Louis Sept Dormant Levieil. Ils sont tous les deux rentiers. Ils achètent une maison au hameau d’Ablemont. Le 17 mars 1893 elle désigne la Commune de Juziers comme légataire universelle « …à des œuvres d’utilité publique et communale, notamment pour les écoles et les chemins ». Ce don contribuera à la construction de la mairie-école. Elle décède dans sa maison le 21 mai et est inhumée civilement au cimetière de Juziers.
Louis Sept Dormant dit Pazot , né à Juziers le 10 décembre 1819. Il est employé chez un marchand de vin à Paris. Il se marie civilement à quarante-deux ans avec Rose Bily, ils n’auront pas d’enfant. Le 11 novembre 1894, il offre à la commune un corbillard à bras aux conditions suivantes ; il servira à tous les convois sans distinction de culte et sera gratuit pour tous les enterrements civils et moyennant cinq francs pour les autres. Ce fervent républicain décède le 24 août 1907 à Evreux et est inhumé auprès de son épouse à Juziers en présence des libres-penseurs et des francs-maçons de la région. Leur tombe est surmontée du bonnet phrygien.
BUSSON – BILLAULT Julien
Julien naît le 2 juillet 1853 à Paris. Il est le fils de Henri Busson et de Fanny Billault qui ont été autorisés par décret impérial à relier leurs deux noms. Docteur en droit, en 1877, il devient avocat à Nantes. En 1882, il épouse Geneviève, petite-fille de Jules Baroche. Il entre au conseil de l’ordre des avocats dont il est bâtonnier en 1909. L’année suivante, il préside le centenaire de l’ordre. Il sera sénateur de la Loire Inférieure et, de 1911 à 1923, maire de Juziers. Il meurt le 9 mai 1923 au Sénat et est inhumé au cimetière du Père La Chaise
CHAUSSON Léon
Né à Paris en 1863, fils d’une famille de commerçants, Léon Chausson entre dans le milieu industriel par son mariage avec mademoiselle Lapareillé. En 1901 il crée avec Jules Poliet et Paul Lapareillé une société anonyme « Poliet et Chausson » dont l’objet est la fabrication et la commercialisation de tout produit concernant le bâtiment : plâtre, chaux et ciments. Chef exigeant, il savait néanmoins récompenser ses collaborateurs par un système de participation aux bénéfices. Il créa aussi des logements pour le personnel ainsi qu’une cantine et une société de secours mutuel pour venir en aide à ses salariés malades ou dans le besoin. En 1910 la mutuelle prend en charge la caisse des retraites ouvrières de la société. La seule décoration à laquelle il tenait était la Médaille d’or de la Mutualité, il était pourtant commandeur de la Légion d’honneur. Il meurt en 1933.
COUTEUX Désiré
Né à Sagy en 1858, François Désiré Couteux épouse en 1882 Palmyre Zénaïde Anaïde, fille d’Eugène Isidore Levieil qui sera maire de Juziers de 1888 à 1893. Il fonde à Juziers une maison de commerce d’épicerie marchand de vin. Exproprié en 1889 par le chemin de fer il se retire à Hardricourt où il décède en 1916.
En 1919, Mme et Melle Couteux souhaitent offrir à la commune un terrain situé aux Girouards, pour y édifier le monument aux morts, à condition que le jardin porte le nom de « square Couteux ». Le legs est accepté.
DE GAULLE Charles
Juziers a eu l’honneur de la visite du Général De Gaulle le 16 juin 1965 où il est accueilli par le maire Paul Doucet et ovationné par la population après son discours. Le conseil municipal, lors de sa séance du 21 novembre 1970, décide de donner au parvis de la mairie le nom de « Place du Général De Gaulle » en remplacement de place de l’Hôtel de Ville.
DELANGLE Claude Alphonse
Né à Varzy (Nièvre) licencié en 1819, il commence sa carrière au barreau ; membre du conseil de l’ordre, il est bâtonnier de 1836 à 1838. Il a épousé en 1825 Augustine-Azélie Genreau. En 1842, il achète le château du Bourg qu’il conservera jusqu’à sa mort. Il est conseiller municipal de Juziers de 1860 à 1869, député conservateur de Cosne en 1846 et, l’année suivante, il devient procureur général. Au lendemain de la Révolution de 1848, il est destitué de toutes ses fonctions et reprend sa place au barreau. Il se rallie à Louis Napoléon Bonaparte et fait partie de la commission consultative de 1851. Il est nommé président de la cour d’appel de Paris et sénateur, ministre de l’Intérieur puis garde des sceaux et ministre de la Justice et des Cultes. Il décède à Paris le 25 décembre 1869.
DELAPALME Adolphe
Né à Paris en 1796, il est notaire à Versailles puis à Paris. Il épouse Marie Adélaïde Baroche, sœur du ministre. Il entre en politique sous le Second Empire et lors des élections de 1852, il est élu et réélu député de la circonscription de Mantes. Il décède à Paris en 1858.
DELAPALME Jules Emile
Fils d’Adolphe, né à Versailles en 1830 il succède à son père comme notaire à Paris. Il est élu à la députation de Seine-et-Oise et maire de Juziers de 1861 à 1870. Il décède le 25 décembre 1889 et est inhumé au cimetière de Juziers.
DELECLUZE Jean-Jacques
Jean-Jacques Delécluze, né à Landais dans le Calvados en 1744 ; curé de Juziers de 1782 à 1792, il est membre de droit de l’Assemblée Municipale, durant le prône, il informe les paroissiens de la demande du roi d’élaborer un « cahier de doléances ». Partisan des réformes envisagées par le roi, il prête serment à la Constitution civile du clergé. Mais il ne suit pas les excès de la Révolution anti-religieuse et le 8 février 1793, il arrache des affiches de la Convention. Malgré son certificat de civisme, il est dénoncé le 8 décembre 1793 et quitte Juziers pour se cacher à Paris. Il est arrêté le 13 mars 1794, écroué à la Conciergerie, il décèdera à l’hospice du tribunal révolutionnaire sous le nom de J.J. Lécluze, manouvrier.
GRIMON Guy Joseph
Guy Joseph Grimon, né vers 1739, greffier de la châtellenie de Juziers et notaire des seigneurs du lieu dont il conserve les titres de propriétés et les droits qui en découlent. Il est régisseur de M. de Montpezat, qui le couchera sur son testament. Maître Grimon fait partie de la délégation qui apporte le cahier de doléances à l’assemblée de Mantes et en 1790, il prononce dans l’église le discours précédant l’élection du corps municipal. Partisan d’une monarchie constitutionnelle, il entre violemment en conflit avec Bénard lors de la fermeture de l’auditoire où il conserve ses archives que finalement il brûlera en 1794.
MACHE Isidore- Louis
Né le 28 septembre 1862 au Mans, à vingt-deux ans, Isidore Mache est premier prix de violon au Conservatoire national de musique de Paris. Professeur de musique, il prend la direction de la chorale des écoles et de la fanfare municipale de 1930 à 1946. Il décède en 1952, est nommé « citoyen d’honneur de Juziers ». En 1967, le conseil municipal donne le nom « allée Isidore Mache » au chemin qui conduisait à son domicile au hameau d’Apremont.
MARION Jean
Né à Paris le 13 mai 1910, dès sa plus jeune enfance, Jean Marion vient à Juziers dans sa famille. Il fait des études de droit. Prisonnier de guerre, il s’évade. Conseiller municipal en 1945, il rend de grands services à la commune par ses conseils car il travaille comme sous-secrétaire d’Etat aux dommages de guerre, au MRU, Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme. Sa participation communale est très active dans le domaine social et paroissial. Mort accidentellement à 55 ans, la commune lui rend hommage le 11 novembre 1968 en donnant son nom à l’ancienne avenue de la République.
MORISOT Berthe
Berthe Morisot est née le 14 janvier 1841 à Bourges où son père est préfet. La famille s’installe définitivement à Paris en 1852. Elle s’intéresse très tôt à la peinture, rencontre Corot, Daubigny, Oudinot et Edouard Manet dont elle épouse le frère Eugène en 1874. Sa fille Julie née en 1878 sera un de ses modèles préférés. Elle intègre le groupe des Impressionnistes. Quatre cent seize tableaux, cent quatre vingt onze pastels, deux cent quarante aquarelles, huit gravures, deux sculptures forment son œuvre. Elle expose aux divers salons et participe aux expositions des Impressionnistes. Après Bougival, la famille séjourne à Mézy puis acquiert le château du Mesnil (voir chapitre VI). Elle décède le 2 mars 1895 et est inhumée au cimetière de Passy. En 1991 la commune de Juziers donne à une partie du chemin du Mesnil le nom de Berthe Morisot et une exposition lui est alors consacrée.
MUGNIER abbé
Arthur Mugnier (1853-1944) est un ecclésiastique parisien qui a fréquenté les salons littéraires et artistiques. C’était le confident du « tout Paris » (voir l’ouvrage de G. de Diesbach, l’abbé Mugnier, le confesseur du Tout Paris). Il est à l’origine de la conversion de l’écrivain Huysmans.
Il bénit à Juziers 16 juillet 1927 le mariage d’Agathe Valéry, fille de l’académicien, avec Paul Rouart. L’abbé Mugnier relate dans son «Journal 1879-1939», la réception qui s’est déroulée au château du Mesnil, propriété de Julie Manet, fille de Berthe Morisot et épouse d’Ernest Rouart, évènement repris par Agathe Valéry dans ses «Crayons, souvenirs».
SAINT-CLAIR Simone
Née à Orléans le 25 février 1896, Simone Augustine Marie Juliette Leplat, est plus connue sous son pseudonyme littéraire de Saint-Clair. Elle épouse en premières noces Timoléon Pascalidis dont elle a deux fils, Claude et Alain qui mourront tous deux pour la France. Auteur de 25 ouvrages, dont « Au fil de l’aventure », elle obtient le grand prix du roman populaire en 1937. En 1939, après son divorce elle épouse Marcel Leduc. Appartenant à un réseau de renseignements, elle est arrêtée en 1943, déportée à Ravensbrück l’année suivante puis libérée par la Croix Rouge le 5 avril 1945. Elle retrace ces deux années dans « Ravensbrück, l’enfer des femmes ». Propriétaire à Juziers, elle est conseillère municipale de 1953 à 1965. A ce titre, elle intercède auprès de Malraux pour la restauration des vitraux (voir chapitre IV). Elle décède à Paris le 1er mars 1975 et est inhumée au cimetière de Juziers.
THEVENOT Curé
Charles Alexandre Thévenot est né en 1828. Professeur au petit Séminaire, il est nommé curé de Juziers en 1854 au moment où commencent les grandes restaurations de l’église. Son nom figure sur la plaque de l’inauguration du monument le 1er juillet 1864. Passionné par son église, il publie « Histoire de l’église et de la paroisse de Juziers ». Regretté par ses paroissiens, il repose en paix au cimetière de Juziers depuis 1910.