C’est le 28 septembre 2006 que les membres du conseil municipal ont voté la restauration du pavillon Paul Doucet pour l’inscrire dans un contrat départemental et régional. Fin 2005, Pierre Lacharme, architecte, a été retenu pour en réaliser le projet et le suivi des travaux.
Bibliothèque Rose Bily
Projet communal
Sa centralité a été un élément déterminant pour implantation : la bibliothèque associative gérée par la Maison Pour Tous était située sur la RD 190. Son accès était difficile de par la circulation importante sur cet axe et de son positionnement à l’étage. Ce sont près de 250 m² de surface qui sont dédiés à la lecture. Un ascenseur dessert les deux niveaux. Plus de 7000 ouvrages sont à la disposition du public quatre jours par semaine. Outre le prêt de livres, sont aussi prévues des animations comme celle de l’heure du conte, des ateliers d’enluminures pour enfants et adultes avec réalisation sur parchemin, etc. Deux bibliothécaires ont été recrutées pour permettre la pérennité du projet. Mais des bénévoles seront également présents dans le dispositif de fonctionnement. C’est le choix retenu dès le départ. Qu’ils en soient déjà remerciés!
Exposition J.D.H.
Notre bibliothèque municipale aurait pu s’appeler Paul Valéry, souvent venu à Juziers chez Julie Manet au Mesnil ou Marguerite Yourcenar ou tout autre écrivain. En effet, personne ne s’attendait à ce qu’elle porte le nom de « Rose Bily ». A l’oreille cela sonne bien et le mot rose est souvent prononcé, tant pour la fleur que pour le prénom.
Alors pourquoi Rose Bily et qui était-elle?
Une personne native de Juziers… on, alors certains et certaines d’entre vous doivent se dire: mais d’où nous vient cette personne et qu’avait-elle fait pour que la municipalité lui rende ainsi honneur? Qui est-elle?
Rose Bily naquit le 17 décembre 1820 à Taden dans les Côtes du Nord en Bretagne, aujourd’hui appelées Côtes d’Or. Quatrième d’une famille de neuf enfants (5 frères et 3 sœurs). Son père Germain, marin pêcheur (terre- neuva) pendant les périodes de pêche et journalier le reste de l’année et sa mère Perrine ménagère vivent très modestement à Taden. Plus tard, ils iront habiter dans les faubourgs de Dinan et à cette époque leur s’ a ‘on familiale se dégradera fortement.
Que fait Rose Bily?
Sans pouvoir le confirmer, nous pensons qu’elle est serveuse ou bonne dans hôtel-restaurant de Dinan situé près du château. Les années passent. Qu’a-t-elle fa’ pendant tout ce temps? Nous n’avons aucun renseignement sur cette période de sa vie, nous la retrouvons bien plus tard. Elle habite Paris dans le 1er arrondissement et le 9 août 1862 à l’âge de 41 ans, elle se marie à Juziers avec Louis Sept Dormant Levieil dit Pazot âgé de 42 ans, natif de Juziers. En 1882 ils achètent une maison à Juziers au hameau d’Ablemont aujourd’hui rue Levieil Pazot. Le couple n’aura pas d’enfant et vit tranquillement.Malgré nos multiples recherches, nous n’avons pas trouvé trace de leur fortune respective. Le mystère reste entier. Ils sont
tous les deux rentiers, profondément républicains et engagés socialement.
Le Legs
Le 17 mars 1893 dans son testament, Rose Bily fait de la commune sa légataire universelle en précisant : « J’institue pour ma légataire universelle la commune de Juziers à la charge d’exécuter les legs qui précèdent et encore d’employer le montant de ce legs, soit en revenus, soit en capital, à des œuvres d’utilité publique et communale notamment pour les écoles et les chemins ».
Le montant de ce legs avoisine les 70000 francs. Cette somme servira à financer pour environ 50% la construction de la mairie et de ses deux écoles, inaugurées en 1900. Son souhait a été respecté.
Rose Bily décède le 21 mai 1893. Ses obsèques civiles ont lieu au cimetière de Juziers. Le 11 novembre 1894, le conseil municipal accorde une concession perpétuelle gratuite à la sépulture de Madame Rose Bily. Quant à son époux Louis Sept Dormant Levieil dit Pazot il décédera le 24 août 1907, en léguant lui aussi ses biens à la commune (principalement pour les écoles).
Ils reposent tous les deux dans le cimetière de Juziers. Sur la pierre tombale est gravé : Famille Levieil-Bily et cette épitaphe « La commune reconnaissante – A ses bienfaiteurs. » Un bonnet phrygien posé sur une colonne de fonte remplace la croix habituelle.
L’hôtel de la Gare devenu le Pavillon Doucet
Ils parlent de Juziers dans leurs livres
Liste qui n’est pas exhaustive et nous comptons sur votre perspicacité pour compléter notre tableau de chasse.
• Amicale des anciens de Poliet et Chausson – La Cimenterie de Gargenville – Mandal 2004
• Ferdinand BAC – La fin des temps délicieux – Hachette 1935
• Célestine’ BAROCHE – Causeries et souvenirs de voyages – Crété 1863
– Une Pensée par jour – Jouve 1877 – Second Empire, notes et souvenirs – G. Grès 1921
• Dominique BONA – B Morisot – Grasset 2002
• Piero CHIARA – Il Cappotto di Astrakan – Mondadori 1978
• DENISOT – LEBLOND – MORIN – Juziers dans l’histoire – Editions JDH 2008
• Collectif JDH – Eglise Saint-Michel de Juziers – Editions JDH 2012
• Marcel LACHIVER- Unefille perdue -Fayard 1999
• Sylvie LE CARPENTIER – Monographie de l’église de Juziers – 1982
• Eugène LEFÈVRE-PONTALIS – L’église de Juziers – 1906
• Julie MANET – Journal- Klincksieck 1979 – Scala 1988
• Jean MAURAIN – Baroche, ministre de Napoléon III – Alcan 1936
• Abbé MUGNIER – Journal – Mercure de France
• Michel OZANNE – Juziers pendant la Révolution – Imp.1e Mantais 1971 – Fasse 1989
• Jean-Dominique REY -Berthe Morisot – Flammarion – 2010
• Jean-Marie ROUART – Une Jeunesse dans l’ombre de la lumière – Gallimard 2000
– Une Famille dans l’impressionnisme – Gallimard 2001
• Agathe ROUART-VALÉRY – Crayons – Acte Sud 1999
• Simone SAINT- CLAIR – Ravensbruck, l’enfer des femmes – Tallandier 1945 – Fayard 1976
• Abbé THEVENOT – Histoire de l’église et de la paroisse de Juziers – Editions Borné 1874
• Sylvie VADUREAU – Le Soleil noir de la mélancolie – L’Harmattan 2012
Notre nouvelle bibliothèque de rêves : un cocon…